Espagne :Une maison transformé en musée avec des objets recyclés

Pour un québécois, arriver en Espagne durant les mois d’octobre et de novembre est une expérience super intéressante et ce, même si l’automne est ma saison préférée dans les Laurentides (c’est là où j’habite). Tout d’abord, la température est plus clémente et on porte des vêtements plus légers. Les femmes sont très jolies, les gars aussi d’ailleurs, car il n’y a pas d’obésité généralisée. On dira ce qu’on voudra, mais ça fait du bien à l’œil de voir moins de grosses bedaines se dandiner dans notre champ de vision à toute heure du jour.
Personnellement j’ai passé la majorité de mon temps au bord de la Méditerranée (Valencia) et, sans être un amateur de plage (sauf pour y dessiner), j’apprécie admirer les ciels colorés qui caressent l’horizon à l’heure du lever et du coucher de soleil.
Ici, la végétation est colorée et diversifiée. Les fruits et légumes sont tout simplement…miam miam…suaves. Je dois aussi mentionner que les gens sont très chaleureux et sociables. Ils prennent le temps de discuter, de se retrouver dans un café, de prendre un verre de vin et de rigoler beaucoup. Et ce qui me surprend probablement le plus, c’est la quantité d’adorables bambins que l’on peut voir jouer dehors et ce, tard le soir. En effet, les gens soupent vers 21h ou 22h, ce qui démarque les Espagnols de tous les autres européen
Mais c’est d’une petite ville que j’ai visitée, appelée Tinajas, dont je vais vous parler dans cet article, particulièrement d’un habitant de cet endroit qui m’a pour le moins impressionné. Le type en question se nomme José Luis Expósito, un électricien professionnel, aujourd’hui à la retraite, qui a transformé sa maison en un véritable musée. C’est au cours d’une promenade, au détour d’une rue, qu’un ami m’a fait découvrir sa maison. Quiconque passe par là (en fait, il n’y a pas un chat, car nous sommes dans un mini village de l’Espagne profonde) ne peut rester indifférent devant cette maison ornée d’objets hétéroclites.
Le propriétaire de la maison vient nous accueillir. C’est un homme fort gentil et bavard qui est très content d’avoir de la visite. Il nous parle des objets qu’il a récupérés dans les vidanges et les centres de recyclage. Il rafistole tout ce qu’il ramasse lors de ses sorties et cette variété d’objets hétéroclites font partie de la collection qui parsème son jardin et sa maison. On reste incrédule et en même temps émerveillé par la quantité de trucs bizarres qu’il a sauvé des rebuts pour leur donner une seconde vie. En fait, il s’agit ici d’une véritable passion, presque d’une obsession. Les pièces présentées par José Luis défient l’imagination.
Chez lui, tout est très chargé et chaque section de mur regorge d’objets surprenants. Ustensiles, montres, lunettes de soleil, radios, poupées, outils, casseroles, clés, etc… C’est tout simplement capotant et le plus impressionnant dans tout ça, c’est que tout est propre et bien présenté. En effet, malgré l’énorme quantité d’objets accrochés dans le moindre recoin de l’espace (même au plafond), ça demeure plaisant pour l’œil et amusant tout à la fois.
José Luis est très habile et ingénieux car il répare absolument tout ce qu’il trouve. À l’image de nombreux artistes et individus avec un potentiel élevé, son cerveau travaille sans arrêt. Il dort très peu (environ 3 heures par nuit) et consacre 8 heures par jour à maintenir son musée en parfait état.
Notre hôte a commencé ses collections dans les années soixante, à l’âge de 13 ans. Sa famille venait de déménager de Tinajas (le petit village où nous sommes, situé dans la région de Cuenca), pour s’installer à Barcelone. C’était l’époque de l’exode rural, car la vie était trop difficile dans les campagnes.
Dans la capitale catalane, Jose Luis a fait une formation d’apprenti plombier et d’homme à tout faire. Chaque jour, sur le chemin du travail, il regardait par la fenêtre du bus et notait les objets dans la poubelle qui lui paraissaient intéressants. De retour chez lui, il s’arrêtait pour récupérer ces objets. Son employeur de l’époque lui a même prêté un entrepôt pour qu’il puisse stocker ses trouvailles.
À l’âge adulte, notre collectionneur travaillait comme électricien et plombier durant le jour et se consacrait à son passe-temps la nuit. Mais c’est évidemment bien plus qu’un passe-temps, car c’est aussi une travail artistique original. En effet, les montages surréalistes réalisés par notre hôte sont très rigolos et très créatifs.
Mais la visite doit se terminer. Se plonger dans l’univers du collectionneur, artisan et artiste José Luis Expósito Huete a été une aventure fascinante. C’était un peu comme tomber sur une autre planète. Peu de visiteurs, comme nous, ont l’occasion de visiter ce lieu hors du commun, car il n’est annoncé nulle part.
José Luís aimerait que sa maison devienne un véritable musée qui bénéficierait du soutien des administrations locales et provinciales. Il apprécierait que les élus locaux lui rendent visite afin qu’ils puissent connaître la valeur de sa collection. Après tout, attirer un peu de public dans ce village vidée de ses forces vives, ne ferait de tort à personne.

Panier

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