Signature graphique

Avec les dizaines de milliers de dessinateurs(trices) à travers le monde, il est très difficile d’avoir une signature graphique. J’entends par signature graphique, le fait de pouvoir reconnaître un artiste par son seul coup de patte, en d’autres mots, sans avoir à lire sa signature au bas de l’illustration. Peu d’artistes ont ce don ou réussissent ce tour de force.

Ce n’est pas nécessairement un défaut que j’attribue aux artistes sans signature graphique, car j’en connais quelques-uns (très rares cependant) qui sont de vrais pros. Ils peuvent dessiner pratiquement tous les styles de façon parfaite (portraits, BD, stylisées, hyperréalistes, etc.). Mais on ne reconnaît pas ces artistes simplement en regardant leur dessin, car ils font tous les styles parfaitement. Ce sont des illustrateurs(trices) de très haut niveau œuvrant généralement en publicité et, dans ce domaine, on doit faire le style que le client et son équipe exigent. Vraiment pas mon domaine! Quel aria que d’avoir à subir leurs demandes du genre « La fille sur ton illustration paraît avoir 14 ans. On voudrait qu’elle ait l’air de 12 ans. Peux-tu nous remettre cette modification pour hier? » Ayoye, pas facile la pub…cheveux blancs garantis, mais au moins argent remis.

À titre de caricaturiste, j’ai personnellement longtemps cherché un style graphique. À mes débuts, je m’inspirai des artistes de l’âge d’or de la caricature canadienne (Roy Peterson, Edd Uluschak, etc.). Ces zigotos rigolos avaient un style très travaillé, plein de détails et leurs illustrations étaient d’une incroyable qualité. Mais, il y a un mais, car dans les années ’80, ils étaient considérés comme des vedettes avec les gros salaires qui allait avec leur statut. Ils étaient syndiqués, attitrés à des journaux et travaillaient à temps plein à faire leur métier.

De nos jours, ce métier s’effrite comme peau de chagrin puisque la situation des caricaturistes a bien changé depuis. Nous les artistes œuvrant dans ce domaine avons troqué nos chèques de paye contre des « likes » et nous sommes les premiers à avoir été arnaqués dans cet échange. En bon français « On s’est faite avoir ben raide ». On dit que les artistes ne sont pas d’affaire…ce pathétique constat en est bien la preuve. Mais je m’éloigne de mon sujet qui est de parler de signature graphique. Voici comment j’ai trouvé, il y a 4 ou 5 ans, ce qui me paraît être aujourd’hui le mien. J’ose espérer qu’aucun ti-coune ne passe des nuits blanches à tenter d’imiter ce qui m’a pris 40 ans à découvrir. Tenez-vous le pour dit les copieurs… mon équipe d’avocats est aux aguets ( est-ce qu’on a le droit de niaiser dans un texte? ).

Voici la recette de ma signature graphique actuelle

  1. Me baser sur mon expérience acquise lors des nombreuses soirées à dessiner des caricatures en direct en 10 minutes et conserver cette faculté de travailler vite. En effet, je ne veux plus mettre des journées entières pour faire un dessin éditorial ou une illustration, car le revenu monétaire n’y est plus. De surcroît, je pense être en mesure d’offrir un dessin (et une blague) de qualité même si elle est pondue rapidement.
  2. Conserver une partie de l’esquisse et ne pas l’effacer en entier, car je n’ai pas vu cela souvent et j’aime voir une partie du travail sous-jacent.
  3. Utiliser une palette de couleur originale.
  4. Avoir du plaisir et être satisfait de mon dessin avant de le publier (généralement sur mon blogue pour créer de l’affluence)

Voici, ci-dessous, des exemples de ce dont je parle…et, pour terminer, ce qui est difficile quand on a trouvé une signature graphique convenable, c’est de la respecter dans nos illustrations à venir. Ce n’est pas une mince affaire, car il y a tellement de choses à prévisualiser quand on s’attable devant une feuille blanche….ci-dessous 3 esquisses suivies de 4 caricatures éditoriales.

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