Il est mort l’artiste
Il est mort l’artiste,
Il est mort inconnu,
Aucun journal ne l’avait couvert
Aucune radio ne l’avait découvert.
Il avait beaucoup voyagé,
Là où le vent l’avait porté,
Dans des pays plus froids que le nord de la mort
Dans des pays où les mots sont des casse-têtes
Où les visages sont des énigmes quand il n’y a pas de fête.
Il avait soufflé sur les voiles de sa vie
Pris le bateau dans les moments précis.
Il est mort l’artiste
Et ses grands projets envolés
Au bateau de rêves aux ailes déployés.
L’amphithéâtre cosmique ne résonne plus
Le son de sa voix et de ses doigts non plus.
Où sont ses arbres si énergiques
Et ses plantes aux pouvoirs magiques?
Où sont ces sculptures qui habitaient la terre
De couleurs, de plumes, de fer
Comme des chansons entonnées
Pour les âmes éloignées
Car c’est dans le reflet du rayon des étoiles
Qui, touchant les sculptures, faisaient briller ses toiles
Phares de l’espace pour des yeux qui passent.
Car il sculptait de grandes formes rondes éclatées
Que seuls des anges pouvaient approcher
Magistral hommage à la féminité
De la force brute, toute de fer, de virilité.
Il est mort l’artiste
Emporté dans une vague cosmique.
Il est mort inconnu,
Loin du bruit de la rue.
Seul(e)s ses ami(e)s qui le côtoyaient
Connaissaient les pouvoirs qu’il détenait.
Il est revenu mourir chez lui
Près de cette terre qui l’avait nourri.
Perdu au loin dans sa forêt
Car seul le bois lui parlait.
Il est mort l’artiste
La musique à la bouche.
Il est mort, mandoline à la main.
Mort au milieu de ses nombreux tableaux
On en ferait les plus beaux des drapeaux.
Tous ses ami(e)s, tous ses protecteurs,
Sont venu(e)s de partout, de très loin,
Même d’ailleurs
En hommage à celui qui vivra dans leur cœur.