Alain Massicotte, le peintre à bonne mine.

Au sein de chaque discipline artistique, il y a toujours des créateurs et des créatrices qui font l’unanimité chez leurs pairs quand vient le temps de parler de la qualité de leur production. Alain Massicotte fait partie de cette poignée d’individus.

Creusant le puits de leurs ressources, cheminant sur les sentiers de l’émerveillement, arpentant des forêts uniques, ces êtres d’exception imprègnent chaque oeuvre d’épices au goût envoûtant. Le temps et les efforts investis, ainsi que le talent, sont les ingrédients de leur recette parfaite.

Alain est illustrateur de métier, l’un des pionniers de l’Association des Illustrateurs et Illustratrices du Québec. Il a fait des études en sciences pures au Cegep Bois-de-Boulogne avant de se diriger dans le domaine de l’architecture à l’Université de Montréal. Après deux années passées dans ce département, il réoriente son cheminement professionnel et se retrouve en communications graphiques à l’université Laval. C’est là qu’il prend conscience que la carrière d’illustrateur est taillée à sa mesure.

Le degré de difficulté relié au fait de réaliser des commandes pour des clients tels que des agences de publicité est énorme. Il y a les comités de révision, les changements exigés par l’acheteur, les détails que l’on doit ajouter, les délais toujours serrés, les styles graphiques exigés, bref, il y a beaucoup de contraintes auxquelles l’artiste doit se soumettre.

C’est l’une des raisons qui a poussé Alain à peindre ses scènes de paysages à l’huile. « Je voulais avoir une plus grande liberté, ne pas avoir de contrainte et rester dans l’émotion en composant mes tableaux » m’explique mon hôte. C’est aussi pour cette raison qu’il peint sur du bois des petits formats qui mesurent 12X8 pouces. « Présentement, je ne peins pas de grands formats, car cela me rapproche trop de ma profession dans laquelle chaque pièce représente un accomplissement de longue haleine. Je préfère y aller plus rapidement pour rester dans le plaisir de peindre ».

Dans sa production récente, Massicotte extirpe de ses tableaux toute présence humaine. Il aime le chaos des paysages bruts qu’une observation attentive du jeu de couleur et de la danse des lignes de mouvement peuvent mettre en évidence. Pour avoir voyagé, il considère notre nature modeste comparativement à d’autres. C’est justement cette modestie qu’il aime tant dignifier à travers ses toiles. Un tronc d’arbre, un petit ruisseau, un champ qui se perd sur une lisière de forêt, toutes des scènes de chez nous, des scènes ordinaires, quotidiennes, qu’il sait allumer du bout de ses pinceaux pour les rendre vivantes et nous les présenter à travers la magie de son regard.

Le goût de partir sur une nouvelle piste est né lorsqu’Alain a eu un chalet durant quelques années à Stukely-Sud dans les Cantons de l’est. Lui, qui avait toujours vécu (et qui vit encore) à Montréal, a trouvé dans la nature un espace propice pour développer une complicité avec son nouveau médium. En 2016 et en 2017, la Maison de l’arbre Frédéric Back, située à la galerie du Jardin Botanique accroche ses œuvres. Faisant trio avec un médecin, François Reeves, et un biologiste, Michel Leboeuf, ils présentent, « Trialogue sur l’arbre » dans lequel chacun des participants expose sa vision du sujet.

Capter de façon spontanée des feuillages d’arbres, des reflets dans l’eau, des jeux de lumière sur la neige s’ajoutent maintenant à la palette d’activités reliées au dessin qu’Alain Massicotte a déjà à son agenda (session de modèles vivants, dessins au plomb de scènes montréalaises, commandes d’illustrations, etc.). Durant la période où il avait son chalet, Alain a créé plus de six cents scènes de paysages à l’huile. Les petits formats rendent ses toiles accessibles à un plus grand nombre d’acheteurs et ils sont nombreux à les acquérir.

Parallèlement à son métier d’artiste visuel, notre homme est musicien et les nombreuses guitares dispersées dans son atelier témoignent de son affection pour cette discipline. Trois illustrateurs font partie du groupe dans lequel il joue et leur nom, les Mauvaises Mines, colle bien à leur image.

Aux yeux de ses collègues, Alain est un incontournable du paysage visuel et culturel de Montréal. Pour tous les amateurs d’art, il sera possible de le rencontrer puisqu’une exposition de ses huiles et de ses dessins est prévue du 15 novembre 2018 au 15 janvier 2019 à la galerie Tommy Zen, située au 1452, rue Sherbrooke ouest (www.tommyzen.ca)

Colorez votre automne, passez y faire un tour.

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